A Rennes, qui sera le "troisième homme" de l'élection?
Dans la capitale bretonne, dix listes sont en lice pour le moment. Parmi celles-ci, Europe Ecologie-Les Verts et une partie du Front de gauche ont décidé de faire cause commune. Une alliance inédite, qui pourrait bien être le troisième invité de ce scrutin.
Photo TL/Metronews |
A Rennes, ce n'est pas forcément le
Front national qui jouera le rôle de "troisième homme".
Le meeting du 8 février, perturbé par des affrontements entre
police et manifestants venus contester sa tenue, n'a attiré qu'une
centaine de sympathisants. Car l'extrême-droite fait
traditionnellement des scores peu élevés dans la capitale bretonne.
C'est plutôt sur la gauche de l'échiquier que cela pourrait se
jouer.
La candidate de la majorité socialiste
sortante, Nathalie Appéré, n'a pas réussi son pari de constituer
une "gauche plurielle" dès le premier tour. Si elle a
réuni le PC et le PRG derrière elle, Europe Ecologie-Les Verts et
le reste du Front de gauche (Parti de gauche, Ensemble) ont choisi de
s'associer au premier tour du scrutin, sur une liste: "Changez
la ville".
EELV reste fidèle à sa ligne de
présenter une liste au premier tour. C'était déjà le cas en 2008.
Mais l'accord avec une partie du Front de gauche est inédit. "EELV
et le Front de gauche ont mené au cours des dernières années un
certain nombre de combats en commun: gestion publique de l'eau,
prairies Saint-Martin..., souligne Matthieu Theurier, tête de la
liste. On s'est rendu compte qu'il y avait de nombreuses
convergences." Et derrière cela, il y a aussi un calcul
politique: Jean-Luc Mélenchon avait rassemblé près de 13,5% des
voix à Rennes à la dernière élection présidentielle, quand Eva
Joly récoltait environ 5%. La somme des deux peut amener cette
formation à peser dans le scrutin. "Notre ambition est d'être
forts ensemble, pour apporter un projet neuf pour la ville."
Accord possible au deuxième tour
Nathalie Appéré, favorite du scrutin,
ne semble pas inquiète pour autant. Pour elle, "aucun parti n'a
le monopole de l'écologie" et elle n'hésite pas à se
présenter comme "la candidate de la gauche" sur ses
affiches électorales. Les deux formations n'excluent pas de faire
cause commune au deuxième tour. "Nous avons vocation à prendre
des responsabilités, assure Matthieu Theurier. Mais ce n'est pas une
alliance automatique, notamment s'il n'y a pas des avancés sur des
projets."
D'autres listes vont tenter également
de faire entendre leurs voix. Rémy Lescure (Alternative démocrate)
présente une alliance "Rennes alternatives", en alliance
avec le Parti pirate et Cap 21. Caroline Ollivro (ex-Modem) est à la
tête du mouvement "Breizh Europa" qui défend l'idée
d'une Bretagne fédérale. Une liste "Solidarité et progrès"
s'est également constituée, ainsi que celle du Parti ouvrier
indépendant (liste "Démocratie communale"). Lutte
ouvrière sera également présente, et le Nouveau Parti
anticapitaliste a également annoncé qu'il présentera ses
candidats. Soit, pour le moment, dix listes en lice.
Reste un facteur important, qui
pourrait bien être le "troisième homme" de cette
élection: l'abstention. En 2008, elle était de 43% à Rennes, alors
que la moyenne nationale tournait autour de 35%.
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